6 dodos

Avec la tempête de neige qui nous tombe dessus (40 cm prévus d'ici demain soir), c'est un peu irréel de sortir chasse-moustiques, crème solaire, sandales, petite robe... Ah non, on oublie les petites robes sexy et on dévalise les Villages des Valeurs pour trouver de jolies tuniques et pantalons assortis, style indien mais pas trop genre Trudeau non plus.

Donc, mes 6 jolis kits avec foulards (obligatoires) sont prêts, les pilules de malaria et celles contre la diarrhée aussi, les vaccins sont à jour, les adaptateurs de courant sont dans la valise, les batteries des appareils électroniques sont rechargées, le chien, la chenille et le Aerogarden sont casés, il reste seulement 73 items dans la liste à cocher.

Malgré un temps de préparation record (les billets ont été achetés il y a à peine une semaine, non sans peine; nous avons eu l'employé de American Airlines le plus nul de la planète qui, par le temps qu'il réalise qu'il nous avait vendu des billets jusqu'au 22 mai au lieu du 22 mars, n'avait plus de places à nous offrir à un prix raisonnable - il a fini par suspectement trouver de quoi, mais on est encore en litige avec AA pour la différence de prix annoncée et celle payée...), j'ai quand même réussi à apprendre une base de tamoul et à monter un itinéraire pour nos 20 jours de voyage moins 4 jours de trajet moins 5 jours de travail pour Jacques.  Donc, un maigre 11 jours finalement.  

Avec tous ces indices, vous avez sûrement deviné où nous allons ?  Pas dans un pays qui est dans ma "bucket list", mais, bon, quand ton homme doit y faire un voyage d'affaires, impossible de résister à l'appel de l'exotisme et au petit frisson de crainte qui l'accompagne.  Alors, direction Inde du Sud, plus précisément à Mahabalipuram où nous avons réservé pour les trois premiers jours un tout petit hôtel de routard, plus de notre style que le gros truc recommandé par les hommes d'affaires aguerris.  Premier arrêt (3 nuits pour nous remettre des 48 heures de voyage et du dépaysement assuré) : le Squirrel Nest.  






3 et 4 mars : Montréal - Londres - Chennai

3 mars 2020

20 h 00 : L’appel pour l’embarquement a été fait pour les premiers passagers.




Nous sommes assis dans la dernière rangée de l'avion, la seule avec seulement deux sièges, ce qui nous satisfait tous les deux : Jacques qui veut être au bord de l’allée pour pouvoir aller aux toilettes sans déranger personne et moi qui veux être au hublot pour voir le paysage.

Ndlr : finalement, suite à un changement d'appareil, nos sièges idéaux ne sont plus idéaux et un peu de cafouillage s'ensuit.  Mais bon, je suis contente, j’ai quand même mon hublot, merci à la gentille Québécoise qui me laisse sa place.

4 mars 2020

4 h 00 du matin au Québec , 9 h 00 à Londres. Après seulement 5 h 30 de vol (au lieu du 6 h 30 prévu), nous arrivons à notre première (et dernière) escale : Londres.  Qu'on ne verra que du haut des airs et des vitres de la salle d'embarquement... Dans 5 heures, on repart pour un 9 heures de vol, direction Chennai.






L'embarquement se fait à l'heure prévue, dans les autobus qui nous amèneront jusqu'à l'avion.  




5 mars - arrivée à Chennai et Mahabalipuram

Jeudi 5 mars

Vol sans histoire.  Nous avons eu cette fois nos deux sièges tout au fond, la nourriture est bonne et servie sans arrêt, y compris un popsicle glacé à 1 heure du matin pour les chanceux comme moi qui ne dorment pas.

Nous arrivons à 5 h 30 du matin à Chennai.




Bel accueil à la sortie de l'avion, alors que, après avoir rempli des formulaires pour le Coronavirus, les officiels nous attendent pour prendre notre température.  Heureusement, nous n'en faisons pas et nous pouvons nous mettre dans la longue file pour les douanes.  Une heure trente après, nous sommes les derniers à ramasser nos bagages qui nous attendent patiemment à côté du tapis roulant et nous voilà prêts à affronter la jungle indienne dehors.

Comme prévu, l'humidité nous agresse, oh boy qu'il fait chaud et il est seulement 7 h du matin!  Un homme se dirige vers nous en nous proposant son taxi, nous refusons, car nous avons bien appris notre leçon qui nous dit de ne prendre que des prepaid taxis. Le gars nous accompagne au kiosque du prepaid taxi et, surprise, il n'y a personne.  Je demande au gars combien il nous chargerait pour nous amener à l'hôtel, il nous dit 2300 roupies.  Je m'obstine un peu pour la forme (l'hôtel nous demandait 2000 roupies pour venir nous chercher), il accepte 2000 en disant qu'on lui en donnera 2300 à la fin 'because you will like me'.

Nous découvrons bien vite la pollution, la saleté et le trafic des grandes villes indiennes.  C'est incroyablement sale partout, inimaginable. Et cela sent mauvais. Beurk.  La circulation est du grand n'importe quoi et notre chauffeur est kamikaze (mais, bon, on en a vu d'autres au Vietnam et on reste stoïques).  Il essaie de nous faire payer les péages, je lui dis qu'on lui donnera 2300 roupies à la fin, mais que ça inclura tout.  Il accepte.

Heureusement, l'air devient plus respirable en sortant de Chennai, mais l'environnement reste incroyablement sale. Il y a des déchets absolument partout.


Arrivée à l'hôtel vers 8 h 30, par chance la chambre est prête et nous pouvons nous installer.  Trop mignon mais il faudra rester sous le ventilateur pour survivre...




Les vaches sacrées du voisin et le genre de décor ambiant habituel

Nous ressortons pour aller trouver des cartes SIM.  Le premier vendeur refuse, le deuxième accepte, mais cela prend 2 h 30, du renfort et beaucoup de sueur avant que nous puissions ressortir avec nos deux téléphones garnis d'une carte qui, pour 10$, nous permettra d'utiliser 1,5 gigs de données...par jour!!!  Le vendeur a bien ri quand je lui ai  demandé si c'était par jour ou par mois, je crois qu'il ne peut pas imaginer qu'on puisse vendre une carte qui ne permet que 1,5 gigs de data par mois (ben oui, au Canada par exemple!). Pendant l'attente, nous voyons nos premiers singes!


Lunch ensuite au restau-terrasse, délicieux, je teste la bouffe avec les mains. Beuh.  Pas évident.

On retourne à l'hôtel par la plage.


De beaux coquillages habités par des créatures étranges 


Nous tombons comme des masses sur le lit pour nous réveiller à 17 h, prêts à continuer à dormir, mais si on veut se remettre du décalage horaire, mieux vaut se lever!

Surprise : le contact de Jacques en Inde, Bala, nous demande de le rejoindre à son hôtel pour souper avec lui et deux de ses amis.  Nous n'avons vraiment pas faim, mais nous y allons avec plaisir.  Ils nous attendent autour d'une table placée spécialement pour nous au bord de la piscine et les mets se succèdent sans arrêt, notre hôte se faisant un devoir de nous faire goûter à tout.  Et tout est bon et pas trop épicé.  Mais je ne pourrai pas dire trop ce qu'on a mangé exactement... soirée très agréable et conversation super intéressante.

Nous revenons tranquillement à l'hôtel par les petites rues.



6 mars : Mahabalipuram

Délicieux petit déjeuner ce matin.  Mmmm  le cappucino glacé !!


En plus d'accueillir des dizaines de tailleurs de pierre (quelqu'un veut une tortue ou un Vishnou de 3 mètres de haut, il y a du choix!), Mahabalipuram abrite de nombreux temples.

Nous décidons donc aujourd'hui d'enrichir notre culture et d'aller découvrir ces temples.  Nous arrivons donc à l'un des sites principaux et, évidemment, un chauffeur de tuktuk nous saute dessus.  Il n'a qu'à dire : "you can walk many kilometers or I can drive you to all the sites" pour nous convaincre.  Le 35 degrés aide aussi.

Un petit résumé en photos de l'expérience, à peu près dans l'ordre de visite :








Vue sur la ville


Krishna qui retient la montagne






Vue sur la plage près de notre hôtel 

Et la plage publique de l'autre côté 

Oui, les femmes se baignent en sari...





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Questions et remarques existencielles :
  • Pourquoi n’y a-t-il pas de papier de toilette dans la salle de bain à l’hôtel ? Pensent-ils vraiment que la petite douchette à côté du bol fera l’affaire ? On essaie de faire durer notre rouleau d’urgence apporté du Canada en attendant de trouver la réponse. 
  • Le guide qui nous dit ‘You go in the store, just take pictures, no need to buy, my friend, you come back later if you want to buy’, pense-t-il vraiment qu’on le croit ? 
  • Idem pour le jeune homme qui nous approche tout sourire dans un site touristique et qui nous dit ‘Not a guide, just a student, I don’t want money, I just want to practice my English with you’ , qui nous suit partout en jouant au guide et qui finit par sortir sa boite de gugusses en pierre à vendre quand on s’en débarrasse en s’assoyant pour nous reposer (de lui et de la chaleur). 
  • Si tu donnes l’argent qu’il a demandé au guide (ou au chauffeur de taxi ou au vendeur, etc.), il n’est pas happy, mais il va être drôlement happy si tu lui donnes ‘just 100 roupies more, my friend’. Encore mieux si tu lui donnes le 5$ canadien qu’il a spotté dans ton portefeuille ‘for my little boy who is having a collection of foreign money’. 
  • La conduite à gauche n’est pas un problème en Inde, finalement. C’est seulement une suggestion; on peut bien conduire où on veut, c’est aux autres de s’adapter. 
  • On n’est pas au Vietnam : si tu traverses dans le trafic, les autos et les motos ne t’éviteront pas. 
  • Si tu veux vraiment parler le Tamoul pour que l’on te comprenne, oublie Google traduction et autres sites et dictionnaires. Demande à tes nombreux nouveaux friends indiens (le serveur, le guide, le vendeur, le chauffeur de tuktuk, etc.) les vrais traductions. Et les trucs importants comme ‘non merci’ (ranna), ‘non merci, je t’ai dit’ (ranna boo) et ‘dégage!’ (vanapo).

7 mars : Mahabalipuram

En allant déjeuner ce matin :

Le jardin intérieur de l'hôtel


Notre chambre, fenêtre en haut à droite au coin







Après le petit déjeuner (toujours à la même place, on commence à avoir nos habitudes...), nous retournons prendre une bouffée de ventilateur à l'hôtel.  Il fait insupportablement chaud (30 degrés) dès le matin et ça empire tout le long de la journée.  

À 10 h, Bara, le contact indien de Jacques, vient chercher notre gros sac de voyage qu'il gardera le temps de notre virée en moto. Nous partirons avec un sac de sport et un sac à dos chacun.  

Nous allons ensuite chercher nos motos réservées la veille.  Une Honda Hero pour moi et, Inde oblige, une Royal Enfield pour Jacques.


Nous les avons marchandées à 2000 roupies pour les 2 par jour, soit 40$, assurances comprises. Retour à l'hôtel ensuite en nous répétant en boucle en mantra "reste à gauche, reste à gauche, reste à gauche".  On survit jusqu'à l'hôtel!


Nous allons ensuite manger (toujours chez Babu, beau, bon, pas cher), un délicieux daal pour moi et un curry aux légumes pour Jacques.  

Les diners nous coûtent environ 10 $ pour deux et les soupers entre 10 et 40$ (le poisson frais, c’est cher partout!). C’est quand même beaucoup plus cher qu'au Vietnam, surtout qu’on ne se risque pas à manger de la bouffe de rue comme on faisait au Vietnam.

Puis nous embarquons sur nos destriers et nous lançons dans la jungle urbaine.  



La première partie de notre circuit est épique ainsi que toutes celles qui impliquent de circuler dans une ville, mais les petites routes de campagne sont tranquilles et vraiment agréables.  



On n est pas encore habitués à la conduite à gauche et nous anticipons toujours les virages à droite, toujours un peu compliqués à figurer, surtout que les véhicules viennent de partout, sans trop respecter les priorités et le sens de la circulation! 



Nous croisons de nombreux temples sur notre route, surtout dans la ville de Tirukalukundram qui abrite une série de temples absolument grandioses.  



Nous voyons même des singes se promener sur l'un d'eux mais, malheureusement, la circulation anarchique ne nous permet pas de stationner pour aller les voir de plus près.

100 km et 2 h 30 plus tard (vous voyez la vitesse de croisière!), nous sommes de retour en un seul morceau chez notre locateur de moto (Ganesh) pour finaliser certains papiers.  Ouf, toute une expérience!!

Nous allons nous remettre de nos émotions à l’hôtel, puis direction un petit restaurant dont les reviews sont excellents : le « Fish and French Fries ».  

Nous sommes les seuls clients.  Comme beaucoup de restaurants de la ville, il est situé sur une terrasse ouverte en hauteur, couverte par un toit. Le restaurateur, un jeune indien très anxieux de nous plaire, dirige l'air climatisé droit sur nous.  Yes!  

Nous sommes à côté de la plage où il y a beaucoup de monde (à voir toutes les lumières des cells haha).

Ramesh, notre hôte, nous amène des poissons et crustacés entiers sur de la glace pour que nous fassions notre choix. Il nous le préparera avec des frites et de la sauce pas trop piquante.
Nous voyons et sentons le poisson cuire sur le feu et 30 mn après, nous sommes servis.  


Délicieux repas que nous dégustons jusqu’à la dernière bouchée. Ce poisson ne sera pas mort pour rien… 

Ramesh se confond en remerciements et en courbettes quand nous lui disons comme nous avons apprécié le repas.  Il se prend en selfie avec nous (ça devient un classique!), me propose d'en prendre un autre avec mon cell, nous suit en bas pour nous saluer et nous remercier encore, je pense qu'il est content hihi.


Retour ensuite à l’hôtel par les petites rues sombres.  Nous ne savons pas trop si c'est sécuritaire ou pas, mais nous l'avons souvent fait sans être inquiétés.  Il faut juste surveiller où nous mettons les pieds.

Dodo bien mérité ensuite!

Un résumé de la journée en vidéo : 

Notre trajet  (100 km de moto) : 




6 dodos

Avec la tempête de neige qui nous tombe dessus (40 cm prévus d'ici demain soir), c'est un peu irréel de sortir chasse-moustiques, cr...