lundi 9 mars 2020

9 mars : de Gingee à Tiruvannamalai


Je ne sais pas si c est l'odeur d’urine (une toilette turque dans une chambre, c’est franchement dégueu) ou le bruit des klaxons, mais nous avons mal dormi.  Réveil à 2 h, pas beaucoup de dodo ensuite.

On se lève vers 6 h 30 quand même car nous voulons aller visiter la forteresse de Gingee avant que le thermomètre monte à 35 degrés. On commence aussi les bagages pour être prêts à partir quand nous reviendrons.  Un aperçu de notre « chambre" :

On déjeune avant de partir 


On avait tellement confiance dans les draps qu’on a utilisé notre drap personnel, amené exprès pour ce genre de situation.  Et nous avons entouré les oreillers avec des serviettes.

Nous embarquons ensuite sur nos motos, la mienne me joue encore sa symphonie de batterie finie, ce qui signifie que je devrai la kickstarter à la pédale et espérer qu'elle ne cale pas en pleine intersection.  Espoir vain, elle le fait à la première occasion.  Avant de repartir avec vers notre prochaine destination, Jacques va la faire vérifier à un garage voisin, avec l'aide téléphonique de notre loueur de motos qui fait la traduction au garagiste.  Finalement, ce ne sont que des fils mal branchés.

On arrive vers 7h45 à la forteresse, tout fiers de nous d'avoir réussi à nous lever tôt.  Damn, les grilles sont barrées jusqu'à 9 heures, pfff.  On va quand même se promener autour, en cherchant les singes (nombreux) et les coins d'ombre (rares) et on finit par s’asseoir devant un temple, à l'ombre, pour regarder les nombreux singes du coin.

Un homme âgé arrive en moto, nous salue, c'est visiblement un employé qui s'occupe de nettoyer le site.  Quelques minutes plus tard, il nous appelle et nous fait signe de le suivre.  Va-t-il nous mettre dehors?  Pas du tout : il se dirige vers la porte du temple, la débarre et nous invite à le suivre à l’intérieur!

Nous aurons droit à une visite guidée extraordinaire, en gestes surtout, avec un peu de baragouinage anglo-tamoul de part et d'autre et beaucoup de rires et de bonne volonté.  Totalement génial et inespéré!










Nous le remercions profusément, lui donnons un peu de sous et retournons vers l’entrée du site qui devrait bientôt ouvrir.  On y arrive en même temps que les gardiens et nous patientons en regardant les singes en attendant qu'ils soient prêts : 300 roupies (6$) par personne pour les étrangers, 25 roupies pour les Indiens.  Classique dans la plupart des sites touristiques.  Pas de problème avec ça.



Nous sommes les premiers à entrer et les seuls pendant au moins une heure.  Il y a des singes partout, des oiseaux magnifiques, des structures fascinantes gravées et sculptées.


Nous commençons à gravir la montagne en haut de laquelle nous nargue une superbe forteresse que nous savons déjà ne jamais atteindre, la température dépassant déjà notre seuil de tolérance à 9 h du matin et les escaliers de pierre étant particulièrement abrupts.

Le but est d'arriver à la forteresse tout là haut.  On oublie ça !




Nous nous reposons à tous les coins d'ombre que nous rencontrons.

Nous croisons des hordes de singes, c’est vraiment cute mais on essaie de se tenir loin quand on peut.





De peine et de misère, nous arrivons à un petit temple.  Nous prenons bien soin d'enlever nos souliers avant d'y entrer, mais à sentir l'odeur âcre qui y règne, certains n'ont pas eu le même respect des lieux.  Bon, ils ont quand même sûrement enlevé leurs souliers… La vue est magnifique.







En en descendant, nous croisons le chemin qui nous aurait amené jusqu’à la forteresse au sommet si nous avions été masos.  Nous l’empruntons quand même puisqu'il est plat au début, et nous bifurquons rapidement dans un petit sentier à moitié caché qui s'enfonce dans la forêt (nos préférés!).  Nous sommes tout excités d'arriver à un escalier qui descend dans une grotte (ouuuhhh), on a l’impression d’être dans Indiana Jones.  En réalité, la grotte n’est qu'un amas d'immenses roches mais c’est cool quand même…



On retourne ensuite sur le sentier principal, puis on redescend vers l’entrée du site et nos motos qui nous attendent sagement.  Pendant la descente, nous croisons une famille indienne qui nous demande de prendre une photo. Je crois qu'ils veulent que je les prenne en photo, mais non, ils veulent prendre une photo avec nous!  Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cela nous arrive.  Il y a un sérieux manque de touristes blancs dans le coin!

Retour ensuite à l’hôtel, on finalise les bagages, Jacques va faire arranger la batterie de ma moto et nous partons vers Tiruvannamalai  à 60 km d'ici, où j'ai réservé un homestay (B&B) à la campagne, avec vraie salle de bains et air climatisé pour compenser la mauvaise nuit que nous venons de passer (et pouvoir prendre une douche!).

Voyage sans histoire, on s’habitue à la conduite un peu sauvage des Indiens (qui reste quand même moins extrême que celle des Vietnamiens), rodéo dans les villes, relax à la campagne, et on trouve facilement (merci Google) notre joli homestay.  Où malheureusement l’électricité manque pour un temps indéterminé.  Ça veut dire qu’il faudra cuire encore un peu et attendre avant de pouvoir ressusciter tous nos gugusses électroniques qui ont rendu l’âme à défaut de pouvoir être rechargé la nuit dernière.  Iiik, la madame est anxieuse : comment vivre sans gopro, appareil-photo, téléphone et ordi???

Un petit soda-citron en arrivant




On se repose 2 heures puis on va se promener dans la campagne environnante, très bucolique et très fréquentée par les écoliers qui sortent de l’école voisine et veulent tous absolument pratiquer leur anglais avec nous et ricanent en chœur en passant près de nous, les extraterrestres de service.

Notre homestay.  On mange sur la terrasse en haut.




L’électricité revient vers 5 h 30, peu après notre retour au homestay, ouf!  Souper préparé par notre hôte qui nous a promis un mixte de spécialités indiennes « not too spicy".  Miam, on a faim, notre déjeuner ayant été mangé en vitesse sur le lit (un pain acheté au pif hier à la boulangerie et qui se révèle être aux noix) et notre dîner… ben y en a pas eu.







Après ce super bon souper, nous embarquons sur une moto (c'est Jacques qui conduit, je déteste être passagère, mais quand y faut y faut) et nous roulons 4 km jusqu'à la ville pour assister à un événement qui a lieu toutes les pleines lunes et attire des gens de partout : une marche de 14 km autour de la montagne sacrée.

C'est extrêmement impressionnant (et un peu troublant, on n'est plus habitués à autant de ferveur!) de voir ces milliers de personnes défilant pieds nus dans la rue, le long des trottoirs où s'alignent des vendeurs de nourriture et de gugusses.  Les pèlerins entrent dans les nombreux temples le long du chemin, font leurs dévotions/prières, se mettent la main dans le feu en sortant (oui oui) et continuent leur marche bercée par la litanie répétitive qui sort des haut-parleurs le long du parcours.


Retour ensuite au homestay et dodo.

Notre trajet en moto (60 km)

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